« Nous sommes le ciel bleu et non pas les nuages qui ne font que nous traverser.
Choisir de ne pas nous confondre avec nos nuages et retrouver notre faculté à les balayer… »

Son enseignement

Fréderic Matthias Alexander est l’un des pionniers dans les approches de conscience corporelle et de ce qu’on nomme maintenant l’Education Somatique, mais il serait très réducteur de le restreindre au champ corporel. D’ailleurs Thomas Hanna, créateur du terme «Somatics» traduit en français par Education somatique précise que «Somatics est l’étude de Soi du point de vue de l’expérience vécue, englobant les dimensions du corps, de la psyché et de l’esprit.»

L’enseignement de F. M. Alexander se situe résolument dans le champ de la pédagogie et non de la thérapie mais il apporte des outils concrets qui peuvent intéresser le milieu médical et para-médical.

Il s’adresse à toute personne désireuse d’améliorer « l’usage de soi», ce qui n’entend pas seulement l’usage des mécanismes fonctionnels du corps mais aussi et surtout l’usage de la relation corps/esprit, ce qu’Alexander appelait l’unité psycho-physique de l’être humain.

Alexander pensait que chacun est responsable de la qualité de sa propre verticalité, qui, même si elle est innée (l’être humain est un bipède!) peut s’abîmer au fil du temps à cause d’un mauvais usage. Nous réagissons trop souvent aux sollicitations de l’existence par des tensions physiques et psychiques qui nous empêchent de nous réaliser pleinement. Alexander nous invite en premier lieu à observer, reconnaître et questionner nos habitudes de pensée et d’agir. Il nous amène à dé-faire, non-faire, inhiber nos réactions réflexes aux stimuli pour les remplacer par des réponses conscientes, en plaçant l’attention au centre de notre vie. Attention à soi, aux relations aux autres, au monde dans toutes ses dimensions, visibles et non visibles. Son enseignement nous permet d’affiner et de développer nos capacités de mouvements, mouvements du corps et mouvements de pensée.

« La vision qu’Alexander avait de la possibilité d’une évolution dans le développement de la conscience et de la sensibilité, fut le mobile essentiel de l’œuvre de sa vie. C’est cet aspect de son enseignement qui le place dans la tradition directe des grands maîtres de l’humanité….
Alexander nous reprochait souvent d’essayer de changer et de contrôler les grandes choses au lieu de changer les petites choses qui dépendent de nous. C’est en fait l’inscription de Delphes : ‘’Connais-toi toi-même’’. » Marjory BARLOW, 1965

C’est pourquoi cet enseignement concerne tous les aspects de la vie, quotidienne, professionnelle, relationnelle, émotionnelle. Partant des habitudes de l’élève, le professeur l’aide à les reconnaître pour les modifier si besoin est : les tensions inutiles sont peu à peu repérées; l’élève apprend à modifier l’usage qu’il fait de son corps et de sa pensée pour restaurer une meilleure gestion de l’équilibre afin de s’alléger, de mieux respirer et d’éviter d’inutiles douleurs dues à la répétition de mouvements peu fonctionnels, mais aussi d’appréhender différemment la relation à autrui, à l’espace, aux sollicitations de la vie.

Le travail se transmet par le toucher et par la parole pour réveiller et renforcer l’attention de l’élève vis-à-vis de lui-même afin qu’il devienne un acteur conscient de sa façon d’être, d’agir et de penser. Alexander insiste sur l’attention portée aux moyens par lesquels nous allons vers le but.